Culture
Critique de Nayla, « Les larmes de l’assassin » d’Anne-Laure Bondoux

Critique de Nayla, « Les larmes de l’assassin » d’Anne-Laure Bondoux

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« Les larmes de l’assassin »

De quoi ça parle ?

Dans un coin reclus du Chili, dans une petite cabane où vit un enfant et ses parents, Angel, un assassin cherche refuge. Sang-froid et sans pitié, il tue les parents du petit Paolo et se dirige vers l’enfant. Paolo fixe la lame du couteau et Angel pris d’un « sursaut inattendu de sa conscience », décide de l’épargner. On suit ainsi, à travers les pages, la relation qui se tisse peu à peu entre l’assassin et l’enfant. Une relation qui va être perturbée par l’arrivée d’un mystérieux voyageur : Luis.

Pourquoi lire ce livre ?

Peut-on s’attacher à un assassin ?

Ce qui est le plus perturbant dans le livre, c’est la façon dont l’autrice parvient à créer un lien entre le lecteur et l’assassin. Durant les premières pages, je me suis dit « mais quel homme horrible », « tuer ainsi les parents devant les yeux de leur enfant, c’est inhumain » et puis je me suis retrouvée à l’apprécier, et plus encore, à le comprendre. Pourtant, l’autrice ne dissimule pas, au fil du livre, la nature d’Angel ; au contraire elle n’hésite pas à nous le rappeler, le désignant de nombreuses fois par la périphrase « l’assassin ». Pourtant, lorsqu’on en apprend davantage sur le passé d’Angel et ses tourments, on ne peut s’empêcher de ne voir en lui qu’un homme brisé.

Une relation complexe, inattendue et paradoxale

Il est assez étrange (et c’est ce qui fait la force de ce livre) d’être témoin de la relation profonde qui naît entre Paolo et Angel. Comment Paolo pourrait s’attacher à celui qui a tué ses parents ? Au même titre que le lecteur, l’enfant finit par s’attacher à Angel. Paolo, c’est cet enfant chétif dont on ne sait quasiment rien. On ne connaît pas même son âge, on sait juste qu’il est jeune. Et malgré cette jeunesse, il est parvenu à percer la carapace d’Angel, de voir en quelque sorte, sa réalité derrière les apparences. Certains passages sont profondément bouleversants.

Paolo : sensibilité artistique

Dans cet endroit du bout de la terre, si rude et âpre à la vie, Paolo manifeste une réelle sensibilité quant à l’expression poétique ou artistique de manière générale. Par exemple, il est tout de suite emporté par la poésie que lit Luis, il voit la mer, imagine les navigateurs. Il paraît tellement mâture mais en même temps, on ne sait pas son âge : c’est assez déstabilisant.

La symbolique du prénom d’Angel

L’ambigüité du livre réside dans la signification du prénom d’Angel, qui nous fait d’emblée pensait à une figure angélique. Mais peut-on être un ange en étant assassin ? Ceci révèle la complexité du personnage d’Angel, pris par son amour pour l’enfant, et sa nature d’assassin.

« Il chantait pour Paolo avec la sincérité de ceux qui n’ont jamais chanté auparavant et dont la voix s’élève soudain, par nécessité, sans se soucier d’autre chose que de réconforter » (page 83).

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