
Éducation à la vie sexuelle et affective : comprendre pour agir
La sexualité est un sujet aussi vieux que l’humanité et, pourtant, elle souffre encore de tabous et d’injonctions bien ancrés. Dans ce contexte, pas facile d’aller vers ses parents, son médecin ou l’infirmière de son lycée pour poser des questions pourtant essentielles ! Zoom sur les enjeux de l’éducation à la vie affective et sexuelle pour les jeunes .
Parler relations et sexualité, qu’est-ce ça permet ?
L’éducation à la vie affective et sexuelle (EVAS) est un apprentissage clé pour les jeunes. Elle les guide dans la construction de soi et vers des relations responsables et respectueuses de soi et de l’autre. Pour favoriser la santé mentale et la sécurité des jeunes, il est en effet essentiel de lever les tabous sur des sujets comme le plaisir, le désir, les IST, la libido ou encore l’orientation sexuelle.
L’EVAS va au-delà de la stricte éducation sexuelle pour lutter :
- en faveur de l’égalité femme-homme ;
- contre les discriminations de sexe, d’identité et de genre ;
- contre les violences de toutes formes (physique, verbale, violences sexuelles et sexistes).
Comprendre comment son corps et la société fonctionnent est une étape clé pour déconstruire les préjugés, lutter contre le harcèlement, l’homophobie et la stigmatisation, mais aussi comprendre ses droits.
L’EVAS donne ainsi des clés pour :
- développer un esprit critique ;
- prendre des décisions éclairées ;
- se prémunir contre des situations toxiques ou non désirées comme une grossesse et des infections sexuellement transmissibles.
Offrir aux jeunes la possibilité de s’informer, c’est non seulement les protéger, mais aussi leur donner accès à des lieux d’écoute et de parole libre et sans jugement.
En 2023, 37 % des jeunes ont subi au moins une violence sexuelle ou sexiste de la part d’autres jeunes (20 % de garçons contre 55 % de filles)
Éducation à la vie affective et sexuelle : stop à la honte
Anatomie, puberté, contraception, relations amoureuses, amicales ou sexuelles, estime de soi, orientation sexuelle ou identité, consentement… L’éducation à la sexualité donne l’opportunité de discuter et de réfléchir, sans honte, ni culpabilité, mais avec bienveillance, sur tous les sujets qui préoccupent un jeune.
Taille de son sexe, cellulite, rondeurs ou encre performance : il est important de déconstruire les représentations, c’est-à-dire tout ce qui donne à penser aux jeunes que c’est la norme à suivre, à être et à faire. Un sujet d’autant plus important que les médias, les réseaux sociaux et la pornographie (dont la consommation est en augmentation chez les mineurs) véhiculent de fausses représentations de la réalité.
S’éduquer est ainsi crucial pour lutter contre les injonctions, accepter son corps, s’accepter tout court et accepter l’autre. C’est aussi comprendre que chaque jeune a le droit de choisir son ou sa partenaire, de décider quand, comment, et avec qui… ou simplement de dire non.
Santé sexuelle : où trouver de l’aide ?
Pour consulter un professionnel de santé :
> Les CSES (Centres de santé et d’éducation sexuelles). Avortement, contraception, sexualité, examen gynécologique, violences : ces lieux d’aide et de consultation proposent un accompagnement sur tous les sujets relatifs à la santé sexuelle.> Les CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic). Ils assurent des consultations de dépistage du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles (IST) et prennent en charge les personnes positives et leurs partenaires.
Pour s’adresser à une association :
> Le planning familial : pour des consultations gratuites quelle que soit la problématique (contraception, grossesse, violence, difficultés dans le couple ou dans la famille, IST, gynécologie…). Les rendez-vous sont gratuits et ouverts aux mineurs sans autorisation parentale.
> Sidaction : l’association de lutte contre le sida.
> LÉIA (Ligne d’Écoute, d’Information et d’Aide) : pour toute question liée à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
> Le Collectif féministe contre le viol (CFCV) : pour les victimes de violences et d’agressions sexuelles sous toutes ses formes.
> L’APPAS (Association Pour la Promotion de l’Accompagnement Sexuel) : pour accompagnements sensuels et sexuels à destination des personnes en situation de handicap.