Gaz hilarant, la face cachée d’un plaisir éphémère
Depuis quelques années, le protoxyde d’azote, surnommé « gaz hilarant » ou « proto », s’invite de plus en plus dans la vie des jeunes.
Qu’est-ce que le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de « gaz hilarant » ?
À l’origine, le protoxyde d’azote (ou N₂O) est un gaz incolore utilisé dans un contexte médical ou culinaire. En médecine, il est employé comme anesthésiant, chez le dentiste par exemple. En cuisine, il sert à faire fonctionner les siphons à chantilly. Jusque-là, rien d’inquiétant.
Depuis quelques années, l’utilisation de ce gaz a pris un tout autre virage. Il est détourné de son usage initial pour être inhalé dans un but récréatif et le phénomène se développe dangereusement.
En quelques secondes, les réactions se font sentir : effet planant, sensation d’euphorie, distorsions sensorielles et des fous rires incontrôlés. Plutôt facile à trouver et peu coûteux, ce gaz peut paraître attractif, même si la vente de protoxyde d’azote est désormais formellement interdite aux mineurs.
Qui consomme le gaz hilarant et pourquoi ?
Le phénomène touche principalement les jeunes entre 15 et 25 ans. Pourquoi un tel engouement ? Malheureusement parce que le gaz hilarant est encore trop facile d’accès. On le trouve dans certains commerces, sur internet et il est encore légal à l’achat sous sa forme alimentaire. Pas besoin de rendez-vous secret pour s’en procurer, facilitant ainsi sa consommation.
Le prix ? Quelques euros à peine. L’effet ? Immédiat. En quelques bouffées, on ressent une déconnexion, une illusion de bien-être rapide qui séduit… surtout quand on cherche à s’amuser ou à fuir une situation personnelle compliquée.
Mais ce qui peut sembler fun et inoffensif au premier abord peut virer au cauchemar bien plus vite qu’on ne l’imagine.
Les risques liés à l’utilisation du gaz hilarant
Des effets immédiats pervers à ne pas sous-estimer
Si les premières secondes après l’inhalation peuvent faire rire, elles peuvent aussi vous faire chuter au sens premier du terme comme au figuré. Le protoxyde d’azote agit sur le système nerveux central. Résultat : désorientation, perte d’équilibre, vertiges, vision floue, brûlure par le froid du gaz expulsé, voire hallucinations et asphyxie par manque d’oxygène sont au rendez-vous.
Dans certains cas, il est possible de perdre connaissance, se blesser ou faire un malaise. Les conséquences peuvent être graves car cette perte de contrôle met en danger.
Des conséquences dangereuses à long terme
Ce que beaucoup ignorent, c’est que l’usage répété du gaz hilarant peut engendrer des séquelles. Le protoxyde d’azote peut provoquer des troubles hématologiques et neurologiques sévères : engourdissements, paralysie, perte de mémoire, troubles de l’humeur…
Le cœur et les vaisseaux aussi peuvent en souffrir : le gaz augmente le risque d’arythmies et de complications cardiovasculaires.
Et ce n’est pas tout. Ce produit, soi-disant sans danger, peut aussi créer une dépendance psychologique. L’envie de revivre cette sensation « magique » pousse certains à consommer toujours plus, au point de créer une addiction. Or, cette habitude met en danger non seulement la santé physique, mais aussi l’équilibre mental, surtout si la consommation de protoxyde d’azote est associée à de l’alcool et/ou des drogues.
En cas de problème : qui appeler, où chercher de l’aide ?
Vous vous inquiétez pour vous ou pour un proche ? Il existe des solutions et des interlocuteurs pour en parler librement et sans jugement. Voici les contacts utiles à connaître :
• Urgence vitale ou malaise sévère : composez immédiatement le 15 (SAMU) ou le 112 (numéro d’appel d’urgence européen unique).
• Intoxication suspectée : le Centre antipoison vous répond 24 h/24 au 0 800 59 59 59 (appel gratuit).
• Besoin d’écoute, de conseils, d’aide : la ligne Fil Santé Jeunes est anonyme, gratuite et disponible au 0 800 235 236 ou sur filsantejeunes.com. (Nouvelle fenêtre)
• Addictions France (nouvelle fenêtre) : une association spécialisée qui accompagne les jeunes et leurs proches.
• Dans votre lycée, votre campus ou votre établissement, il existe souvent des dispositifs d’écoute : infirmerie scolaire, psychologue, assistante sociale. N’hésitez surtout pas à les solliciter.
• Et pour trouver des informations fiables, consultez service-public.fr, section santé/jeunes/addictions et drogues-info-service.fr (nouvelles fenêtres)
Pour aller plus loin sur l’usage détourné du protoxyde d’azote, rendez-vous sur le site officiel de la lutte contre les drogues et les conduites addictives (nouvelle fenêtre) et n’oubliez pas : prendre soin de soi, c’est toujours le bon choix !