Culture
Bertrand Belin + 1ère partie

Bertrand Belin + 1ère partie

Évènement

Chato'do

26 novembre 2022 | 23:59

BERTRAND BELIN [chanson pop]

Être au monde. Comment se fait-on à l’idée d’être ici-bas, soumis aux aléas d’une existence plus surprenante que nous ? Être au monde, flanqué d’une altérité avec laquelle on doit composer, pour le meilleur et pour le pire.

C’est ce que raconte le septième album de Bertrand Belin. Antidote idéal à nos angoisses, nos solitudes, mixture hybride de pop francophone incitant à l’ivresse des sens et des luttes. Remède à la banalité actuelle, car refusant toutes contraintes. De la liberté, il y en a toujours eu depuis le premier album éponyme de Bertrand Belin, en 2005. Mais elle irradie ici comme dépourvue de filtres, ignorant les coquetteries et le brouillard actuel.

Un album tout en contrastes, aussi bien sonores que sémantiques. Les boîtes à rythmes nous saisissent, la guitare se fait plus discrète tandis qu’un Mellotron, avec son souffle et ses défauts, se distingue parmi les autres claviers. D’où le vent et le cuivré. Un son instantanément familier. Et une appréhension libre du classicisme. La pulsation remplit tout. Comme un groove insidieux qui « va directement aux muscles », qui va prendre toute son ampleur sur scène. Tambour Vision appelle à la danse, ce « poème ininscrit ou détracé » d’après un Alain Badiou commentant le Zarathoustra nietzschéen, qui ne croirait « qu’en un dieu qui sait danser. » D’ailleurs, l’une des variations de son champ lexical touche au liturgique : la messe, la prière… En évoquant la longueur de l’Angélus comme du phallus, Belin remet en question des crédos sexistes. Mais en se montrant plus espiègle qu’iconoclaste.

https://youtu.be/WgZeFZcHhNQ